Le marché de l’immobilier de prestige est euphorique

A l’occasion de la publication de sa note de conjoncture et des tendances dans le résidentiel haut de gamme, Alexander Kraft, PDG de Sotheby’s International Realty France, se félicite du dynamisme de ce secteur, marqué par le retour en force des acquéreurs français. 
 

Comment se porte le segment de l’immobilier de prestige ?

ALEXANDER KRAFT : Au cours du deuxième trimestre 2018, nous avons réalisé un volume de ventes dans le haut de gamme de plus de 230 millions d’euros. Ce résultat représente une hausse d’environ 72 % par rapport à la même période, l’an dernier. Cela illustre très clairement que le marché immobilier de prestige est en parfaite santé. Nous vivons actuellement une rentrée extrêmement active avec une demande ininterrompue à Paris et en régions. 
 

Comment évolue le marché parisien ?

AK : Il est porté par le retour des acquéreurs français. Ils ont retrouvé leur passion pour la pierre et l’immobilier de prestige. 70 % de nos acheteurs à Paris sont Français. De grandes familles françaises reviennent aussi de l’étranger de Belgique, de Suisse, du Luxembourg et bien sûr de Londres. Nous connaissons la meilleure activité depuis plus d’une décennie. Pour preuve, actuellement, des biens d’exception, sans défaut et proposés à des prix réalistes, se vendent en moins de 24 heures. La reprise du marché parisien, après l’ère Hollande, qui a commencé en 2017, dans le segment des appartements familiaux de 1 à 3 millions d’euros, touche aujourd’hui les biens les plus élevés. Au cours de ces derniers mois, nous avons vendu quasiment chaque semaine, un bien d’exception dont le prix est compris entre 5 et 20 millions d’euros. Le marché parisien ressemble à celui de Londres d’autrefois : il est ultradynamique et atteint des sommets. Il y a également une hausse d’activité dans les 11ème et 12ème arrondissements, voire dans les 14ème et 15ème arrondissements, ainsi qu’à Vincennes qui devient « le miroir » de Neuilly-sur-Seine. J’ajoute que nous venons de vendre deux hôtels particuliers sur la Rive gauche dont l’un, pour plus de 45 millions d’euros. 
 

A quel rythme les prix progressent-ils ?

AK : A Paris, les prix de l’immobilier de prestige sont en hausse d’environ 10%, sur un an, parfois davantage pour les arrondissements les plus convoités mais cette hausse est amenée à ralentir. Dans d’autres grandes villes comme Bordeaux et Nantes par exemple, la progression est beaucoup plus limitée (2% à 5%). Cependant, il faut mettre ces augmentations de prix en relation avec les baisses des années 2012-2017 : nous n’avons pas encore réatteint les records de l’année 2011 ! 
Par ailleurs, en régions, nous avons pu conclure des ventes importantes ces derniers mois comme par exemple, le château de la Vallée de la Loire, pour plus de 5 millions d’euros. 
 

La clientèle étrangère est-elle encore active ?

AK : Nous constatons encore une présence encourageante d’acquéreurs étrangers depuis ce printemps, particulièrement des acheteurs américains, moyen-orientaux et chinois. « L’effet Macron » se fait toujours ressentir à l’international et aide nos clients étrangers à garder confiance dans le marché de l’immobilier de prestige français. Avec tous ces signes encourageants, je pense que 2018 sera l’une des meilleures de ces 10 dernières années. 

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