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Immobilier de luxe: Paris sourit, Londres pleure
BFM Business du 30 avril 2016
L'année 2015 n'a pas été un millésime exceptionnel pour l'immobilier de luxe. Deux facteurs ont particulièrement freiné la progression des transactions dans ce marché de niche, relève Alexander Kraft, PDG de Sotheby's International Realty: "Tout d'abord, l'absence d'acquéreurs russes à la suite de la crise ukrainienne. Ensuite, la désertion des acheteurs chinois à cause de la chute des Bourses du pays et la mise en place des programmes anticorruption". Étonnamment, les attentats n'ont pas joué un grand rôle. "Les acheteurs ont la mémoire courte. Six semaines après, c'était presque oublié. Sur le long terme, ces événements n'ont pas eu d'effets trop drastiques", précise Alexander Kraft.
Deux pays ont particulièrement souffert l'an passé. "Au Royaume-Uni, 2015 a été l'année la plus difficile depuis longtemps", déplore le PDG de Sotheby's International Realty. Et il l'explique pas trois raisons: les élections, la hausse des frais de mutation et la hausse des taxes sur les résidences secondaires. Et c'est surtout à Londres que le marché a souffert. "Les prix sont hauts et il y a toujours plus de milliardaires qui veulent s'y installer". Les transactions se sont donc fait moins nombreuses.
L'autre pays qui a vécu une année noire est la Suisse. "C'était la pire année depuis 15 ans", affirme Alexandre Kraft. "Les biens y sont rares et les prix très élevés". En raison notamment du niveau très élevé du franc suisse.
Certains sortent la tête de l'eau
Malgré tout, certains pays s'en sont bien sortis. Ainsi, en France, l'immobilier haut-de-gamme "a retrouvé sa forme après trois années difficiles qui ont suivi l'élection présidentielle", nous explique le PDG de Sotheby's International Realty. "Les prix sont bas et les choix nombreux, les acheteurs sont de retour. 2015 a été l'année de redressement".
Évidemment, la France n'est pas seul pays à avoir retrouvé son souffle. Les États-Unis sont également repartis de l'avant, "surtout dans les secteurs phares comme New York, la Floride et la Californie".
Deux catégories d'acheteurs ont été particulièrement présents l'an dernier. "Les Américains ont fait leur retour, grâce au dollar fort", explique Alexander Kraft, qui souligne également le grand retour des acheteurs du Moyen-Orient: "Ils ont des fonds en dollars. une devise qui a vu sa valeur progresser par rapport aux autres devises et ils veulent s'éloigner un peu du pétrole. Ils investissement donc dans l'immobilier". Dans une moindre mesure, les Allemands, les Suisses ou les Anglais sont également revenus sur le marché du haut-de-gamme.
2015 aura donc vu passer quelques transactions spectaculaires. Et encore s'agit-il uniquement des ventes dont le prix est connu. "Passés 50 millions d'euros, les acheteurs demandent la confidentialité", précise l'agent immobilier.
Quid de 2016?
Pour 2016, Alexander Kraft est globalement confiant. Pour la France, il se dit "très optimiste". Il a déjà beaucoup de ventes sous compromis entre 5 et 20 millions d'euros.
Le PDG de Sotheby's International Realty souligne également le potentiel du Portugal: "Les prix sont bas, les biens nombreux et il y a des avantages fiscaux très intéressants". Alexander Kraft cite également les marchés espagnols et Italiens, qui ont beaucoup souffert avec la crise et devraient repartir.
Il reste, en revanche, peu enthousiaste pour la Suisse et le Royaume-Uni. Et pense que les États-Unis, avec les élections, devraient connaitre une petite baisse de régime.
Diane Lacaze